La marche et la philosophie : Amies ou ennemies ?

Juin est le mois où comme veut la tradition se déroule le Baccalauréat de Philosophie.

Aussi, j’ai mis au défi de manière fictive quelques glorieux auteurs pour « plancher » sur différents sujets imaginaires et plus que jamais orientés autour de la marche.

Vous pourrez aussi tenter de votre côté de réfléchir aux questions existentielles posées !!! Vous avez quatre heures… mais voyons déjà les réponses et ce que nous livrent les auteurs célèbres…

La marche et la philosophie :

Amies ou ennemies ?

 SUJET N°1 : Le corps et l’esprit constituent-ils un hommage intrinsèque à l’activité de la promenade ?

La marche apaise. La marche recèle une énergie bénéfique. Cette façon de poser régulièrement un pied devant l’autre tout en ramant au même rythme avec ses bras, la fréquence accrue de la respiration, la légère stimulation du pouls, les activités oculaires et auriculaires indispensables pour déterminer sa direction et préserver son équilibre, la sensation de l’air qui vous frôle l’épiderme : autant de phénomènes qui, d’une manière tout à fait irrésistible, rameutent et rattachent le corps à l’esprit, et font que l’âme, si étiolée et estropiée qu’elle soit, prend de l’ampleur et grandit. (Patrick Süskind)

 SUJET N°2 : La randonnée est-elle un puissant et vigoureux vecteur de transhumance du temps qui fuit ?

La lenteur de la marche, sa régularité, cela allonge considérablement la journée. Et en ne faisant que mettre un pied devant l'autre, vous verrez que vous aurez étiré démesurément les heures. De sorte qu'on vit plus longtemps en marchant, au sens où dans la marche, le temps ralentit, il prend une respiration plus ample. (Frédéric Gros)

SUJET N°3 : Entre la marche et la route laquelle privilégier, et qu’est ce qui les oppose ?

Chemin : bande de terre sur laquelle on marche à pied. La route se distingue du chemin non seulement parce qu'on la parcourt en voiture, mais en ce qu'elle est une simple ligne reliant un point à un autre. La route n'a par elle-même aucun sens ; seuls en ont un les deux points qu'elle relie. Le chemin est un hommage à l'espace. Chaque tronçon du chemin est en lui-même doté d'un sens et nous invite à la halte. La route est une triomphale dévalorisation de l'espace, qui aujourd'hui n'est plus rien d'autre qu'une entrave aux mouvements de l'homme, une perte de temps. (Milan Kundera)

 SUJET N°4 : Pour marcher faut-il avoir du cœur ou de l’esprit ?

Marcher, c'est retrouver son instinct primitif, sa place et sa vraie position, son équilibre mental et physique. C'est aller avec soi, sans autre recours que ses jambes et sa tête. Sans autre moteur que celui du cœur, celui du moral. (Jacques Lanzmann)

SUJET N°5 : Quel est l’acte fondamental qui prouve et démontre que l’homme existe dans le monde contemporain ?

Anachronique dans le monde contemporain, qui privilégie la vitesse, l'utilité, le rendement, l'efficacité, la marche est un acte de résistance privilégiant la lenteur, la disponibilité, la conversation, le silence, la curiosité, l'amitié, ... (David Le Breton)

SUJET N°6 : Marcher use-t-il les souliers ?

Mille et une pensées (2005) de 

Philippe Bouvard

Si l'activité pédestre, érigée en sport par les adeptes de la randonnée, ne sauve pas le monde d'une apocalypse annoncée bien avant l'apparition des progrès technologiques, elle aura eu du moins le mérite de redonner du travail aux cordonniers.

SUJET N°7 : En randonnée, chaque pas est-il un but ?

Le but du voyage n'est pas de poser le pied sur une terre étrangère. C'est finalement de poser le pied dans son propre pays comme s'il s'agissait d'une terre étrangère. (Gilbert Keith Chesterton)

SUJET N°8 : Pour s’accomplir dans la vie, par quelles offrandes et atouts la vie en mobilité nourrit nos existences ?

La marche a quelque chose qui anime et avive mes idées. Je ne puis penser quand je reste en place. Il faut que mon corps soit en branle pour y mettre mon esprit.(Les Confessions Jean-Jacques Rousseau).

Réviser le bac devant le tournoi de tennis, nous sommes beaucoup à l'avoir fait. Et ça n'est pas si bête !

Car il y a une dose de philosophie sur les courts de Roland Garros !!!🎾

Pierre

Dans l’almanach, avec deux thèmes sans rapport l’un avec l’autre, mais qui peuvent l’un et l’autre combler nos sens.